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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 14:05

Connaissance, empirisme, science, méthode et croyances.

 

 

La saga de la cholorquine, qui incontestablement présente une efficacité contre le coronavirus covid 19 sans qu'un protocole dit scientifique n'ait étudié ses effets, relance un important débat sur la connaissance, l’empirisme, science et la croyance.

 

La connaissance peut être réduite à une pratique et sa transmission, c'est-à-dire sa reproduction par une méthode transmise par un individu ou un groupe d'individu à un autre groupe. Cet autre groupe, soit, utilise cette méthode apprise, la valide, peut l'améliorer et la transmettre de nouveau soit, a confiance dans la crédibilité de l'émetteur pour valider cette nouvelle méthode et l'adopter sans pour autant l'expérimenter lui-même.
La connaissance est un phénomène social. Se prévaloir personnellement d'une connaissance sans que celle-ci ne soit validée par un groupe social crédible ne peut relever de la Connaissance proprement dite. Il en va ainsi des religions, les religions pratiquées par des groupes, des peuples ou des Etats entrent dans le champ de la connaissance. Cette connaissance religieuse, importante pour la conception du monde des individus la croyant valide, peut toutefois devenir soudain obsolète, être remplacée par une autre sur volonté sociale, qui elle-même peut devenir obsolète. Donc toute connaissance est un axiome qui peut être remplacé par un autre, qui, selon les théorèmes de Gödel est soumise à une « imcomplétude ».

La connaissance, phénomène social, est ontologiquement liée à la conception du monde du groupe qui la possède et c’est ontologiquement un phénomène inséparable d’une idéologie. On devrait parler d’ethno-connaissance car celle-ci ne peut s’appliquer qu’à un groupe déterminé et descriptible.

 

 

 

Empirisme.
L'empirisme postule que toute connaissance provient principalement de l'expérience. Représenté par exemple par les philosophes anglais Roger Bacon, Francis Bacon, John Locke et David Hume, ce courant considère que la connaissance se fonde sur l'accumulation d'observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif (dit aussi synthétique ), allant donc du concret à l'abstrait.

L’empirisme se fonde sur l’expérience pour en déduire une connaissance ; on peut parler de méthode empirique, l’empirisme d’origine aristotélicienne fut surtout développé aux XIIème et XIIIème siècle et produit entre autres les grandes cathédrales dites « gothiques » qui sont une merveille de technologie et de complexité.
L’empirisme fut l’avant-garde de la science car cette méthode ne peut se passer d’expérimentation. Mais aussi la source de toutes les connaissances pratiques. Dès que l’homo habilis, premier humanoïde a produire des outils, observa qu’un éclat de silex pouvait trancher de la viande, il trouva cette méthode par empirisme et l’améliora sans cesse toujours par empirisme. L’empirisme trouve sa source dans le besoin pratique et produit des méthodes transmissibles. Toute méthode empirique ne trouve sa validité que par le jugement d’un groupe donné, chaque groupe peut juger, plus ou moins arbitrairement si la méthode en question donne des résultats satisfaisants ou pas selon le taux de réussite ou de malfaçon qu’elle génère.  Empirisme et connaissance sont intimement liés.

 

 

 

La Science.
La science est une méthode, on parle de méthode scientifique. Cette méthode est précise et parfaitement répertoriée elle a pour but d’être universelle, c’est-à-dire utilisable par tous les humains quelles que soient leurs conceptions du monde. En effet l’empirisme utilisé avant la science pour comprendre le monde et le transformer éventuellement était bien trop ethno-centré, chacun ayant sa propre méthode et ses propres méthodes de choix de ce qui est acceptable comme fonctionnement ou pas, pour être validé, ou pas. La science est donc fille de l’empirisme mais d’un empirisme codifié et acceptable par le genre humain dans sa totalité.

La science doit donc suivre un protocole précis.
1- Prouver que l’on est un spécialiste reconnu de la discipline dans laquelle on va exercer sa méthode scientifique. Cette preuve s’établit par la possession d’un diplôme universitaire et d’un poste officiel de chercheur scientifique dans ladite discipline, physique, chimie, biologie ou autres.

Donc en premier on se présente avec ses qualités.
2- On expose le sujet de sa recherche qui correspond bien à ses qualifications officielles.

3- On décrit la méthode que l’on va employer ainsi que son matériel d’expérimentation pour obtenir des résultats.

4- On publie les résultats le plus souvent sous forme de mesures chiffrées et de courbes.

5- On montre que ces résultats sont bien reproductibles.

6- On émet une conclusion sur la signification de ces résultats.

7- On expose une bibliographie qui permet de se référer aux travaux de scientifiques connus afin de montrer une filiation, une continuité, avec des travaux antérieurs.

 

Si un de ces sept points fait défaut, ce n’est plus de la science.

En résumé et pour marquer les points fondamentaux, la science est expérimentale, reproductible et les résultats sont consignés afin d’être publiés pour qu’ils soient validés (ou non) par la communauté scientifique de la discipline dont il est question.

 

 

La science est née de l’empirisme théorisé par Aristote et surtout par les philosophes médiévaux aristotéliciens il faut ensuite passer 500 ans pour arriver à Descartes, bien que Copernic, Giordano Bruno et Galilée aient fait preuve d’esprit scientifique.
Descartes dans son Discours de la méthode (1637) théorise la méthode scientifique et son esprit du doute ; il adjoint à son ouvrage une étude scientifique d’optique, la Dioptrique, et une Géométrie. Il peut être considéré comme un précurseur au XVIIème siècle, puis ensuite et surtout vient Isaac Newton, éclaireur du fameux siècle des lumières, qui fut surtout britannique. 

 

La science présente un avantage qui est de proposer une méthode universelle dont les résultats seraient crédibles pour tous. Mais elle est institutionnelle donc liée aux pouvoirs. Les sujets abordables par la science sont définis par l’institution qui apporte les budgets. Seuls des spécialistes institutionalisés peuvent faire de la science, et seulement dans le domaine où ils possèdent les diplômes requis. La science est donc fortement encadrée et par force limitée. Les laboratoires scientifiques sont fortement hiérarchisés, soumis au pouvoir des « mandarins », professeurs, chefs de laboratoires qui dirigent et pilotent le plus souvent à leur profit ce qui est cherché et publié.

La science peut très vite se scléroser comme toutes les institutions, car elle présente le gros inconvénient de n’être pas pluridisciplinaire, chacun cherchant dans son tunnel, n’ayant aucune vision dans le tunnel d’à côté. La science a ses tribunaux et ses hérétiques comme l’astrophysicien Jean Pierre Petit et le biologiste Jacques Benveniste et maintenant Jean Luc Montagnier pourtant prix Nobel de médecine. Ayant travaillé 14 ans dans un laboratoire de recherche du CNRS, qui obtint le prix Nobel de Médecine en 1980 je peux en témoigner et je fus obligé de partir un peu dégouté.

 

 

 

 

La croyance.
Les chercheurs des autres disciplines, comme le public non scientifique, est dans l’obligation de croire les résultats vulgarisés provenant de la science, car évidemment peu de personne ne possède les moyens de vérifier les résultats des publications scientifiques. C’est une croyance dans une institution sociale qui est demandée, elle présente le même aspect qu’une croyance de type religieuse. L’institution par définition est un pouvoir, et croire en un pouvoir, c’est se soumettre à lui.
L’effondrement des institutions, surtout dans le monde occidental, engendre les méfiances et défiances dans l’institution scientifique. De plus celle-ci est fondée depuis Aristote sur le pouvoir de l’occident et de la conception du monde qu’il impose. En occident toutes les institutions sont en crise de crédibilité car elles ont montré leur attachement sans faille aux pouvoirs financiers, c’est surtout le cas de la biologie et de la médecine ou les enjeux financiers sont les plus importants.
Benvéniste et la mémoire de l’eau, pourtant largement démontrée à la foi par le Pr Montagnier et des physiciens russes, le Pr Raoult et son protocole de soin du Covid 19 qui a pourtant démontré son efficacité et est utilisé partout sauf en France et maintenant le Pr Montagnier qui après d’autres scientifiques a démontré que le coronas virus responsable du Covid 19 est issue d’une manipulation et présentant en son ARN une séquence du VIH.
La polémique fait rage et le ban et l’arrière-ban des « journalistes » habitués à promouvoir les pouvoirs ont été convoqués pour trainer dans la boue ces éminents scientifiques. Nous voilà revenus au 16ème siècle et aux tribunaux inquisitoriaux obligeant Galilée à renoncer à sa théorie sur l’héliocentrisme.
Cet épisode d’actualité montre que finalement La Science n’engendre que des croyances, croyances liées à la confiance que l’on possède dans les institutions en générale. Comme cette confiance s’effondre La Science institutionnelle et ses débats d’ordres politiques, perd également de sa crédibilité.

 

Conclusion

D’autres conceptions du monde venant d’orient pourraient bouleverser la Science, nous les caractériserons comme holistiques, holistiques en ce qu’elles cherchent à comprendre la partie en fonction du tout ; c’est évidemment le contraire de l’approche cartésienne.

Cette nouvelle approche qui ne peut être que pluridisciplinaire et philosophique serait susceptible d’amener la connaissance au-delà de l’empirisme et de la science institutionnelle, laquelle, en fait, en procède.

Le modèle aristotélicien de l’univers a été cru très longtemps, avant d’être remplacé par celui de Copernic et Galilée, lui-même théorisé par Isaac Newton. Puis est venu Einstein et sa théorie de la relativité et de l’univers courbe. Il n’y a aucune raison pour que ce modèle ne subisse pas les mêmes remises en cause que l’univers aristotélicien. Dans 200 ans, on rira d’un tel modèle comme aujourd’hui nous rions de celui d’Aristote. Telle est la science et la croyance qui lui est foncièrement attachée car si des hypothèses sont émises par trop éloignées de la croyance usuelle, elles ne peuvent se concevoir intellectuellement par manque d’outils conceptuels. Ces outils conceptuels avancent doucement au rythme des idéologies dominantes.
Alors la Science est une méthode avec ses qualités et ses défauts, ce n’est surtout pas une panacée pour comprendre le monde.

 

 

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