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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 18:48

La Science

ou,
notre existence a-t-elle un sens ?

 

 

Laboratoires_Arkopharma_-_Laboratoire_R-D_-_Chromatographie.JPG

 

Le mot Science a pour définition : «Connaissance théorique» cependant, ce qu’est aujourd’hui et réellement La Science porte à confusion. Une connaissance théorique peut être considérée valide par certains et non par d’autres, qui pourraient la qualifier de mythique. Par exemple l’astrologie est considérée comme science par nombre de gens et mystification par d’autres. Il en va de même pour beaucoup d’arts divinatoires.
Les paradoxes de la mécanique quantique et les récentes découvertes en cosmologie ont donné lieu à un foisonnement de théories ou pour certains Dieu devrait être réintroduit dans le corpus des connaissances scientifiques (« Notre existence a-t-elle un sens» Jean Staune,  Presses de La Renaissance).
Pourtant la Science produite par La Recherche Scientifique institutionnelle présente une caractéristique précise reconnue par tous ses acteurs, quelque soient leurs conceptions du monde et le sens qu’ils pourraient donner ou non à ce monde.

Qu'est ce que la science aujourd'hui?
La Science est une méthode générale ayant pour but, qu’une méthode particulière nouvellement expérimentée puisse être validée socialement.

Toute connaissance sur le monde est une méthode. Harold Garfinkel fondateur de l’ethnométhodologie a démontré que toute découverte scientifique est égale à la méthode permettant cette découverte. Comme pour le théorème de Lebensfelt dit paire de Lebensfelt (un théorème est égal à sa démonstration). La mise en évidence d’une galaxie par un astronome revient à la méthode permettant cette mise en évidence, il en est de même pour un virus, une molécule ou n’importe quoi d’autre.

La science est donc une méthode devant être admise socialement par la communauté des hommes et notamment par ses différents «villages» ne partageant pas les mêmes conceptions du monde. On parle donc de méthode scientifique pour qualifier la Science.

Pour être acceptée par la communauté des hommes comme telle, il est convenu par tous que la science est fondée sur l’expérimentation et la reproductibilité. N’est science que ce qui est expérimental et reproductible c’est ainsi que la communauté humaine l’accepte.

Cependant, la reproduction de l’expérience n’est valide que dans le cadre de cette expérience, c'est-à-dire de l’ensemble formé par le matériel utilisé et la méthode utilisant ce matériel, ensemble dans lequel il est possible de verser le but rechercher, par exemple pour des astronomes, une galaxie. On peut également appeler cet ensemble rationalité. La Science ne peut donc donner que des résultats locaux inscrits dans le cadre local de l’expérience ainsi on peut parler de rationalité locale, (celle des astronomes par exemple).

Donc pour devenir Science la méthode (ou l’expérience) doit être validée par la communauté des hommes. A cet effet cette méthode expérimentale candidate  doit être reproduite, d’abord par son expérimentateur initial qui expose sa méthode et cette reproduction, dans une publication scientifique  mais ensuite par d’autres reproduisant la même méthode décrite. Par la suite cette méthode est validée socialement au cours de congrès scientifiques ou tous les expérimentateurs d’un groupe de méthodes donné (village) par exemple des astronomes, ou des physiciens, conviennent socialement de la reproductibilité de la méthode envisagée, reproductibilité humainement admissible par tous. Il n’y a aucun absolu dans la reproductibilité par contre dans La Science l’incertitude de la reproductibilité doit figurer dans les résultats, à chacun d’apprécier par la suite si ces résultats peuvent être validés ou non.

La validation d’une méthode ne peut donc être que sociale, c'est-à-dire que les règles régissant cette validation sont humaines et par force soumises à la conception du monde de ceux qui procèdent à cette validation.  Bien que les scientifiques s’efforcent à la neutralité idéologique et  à l’indifférence quand aux résultats et leur validation, une validation sociale peut avoir des éléments arbitraires dus au contexte.

Une théorie scientifique peut être tirée d’un ensemble de méthodes reproductibles validées  afin de satisfaire l’esprit humain avide de compréhension générale du monde. Une théorie scientifique est donc une construction intellectuelle humaine, une idéologie, montée à partir de ces méthodes.

Cependant chaque théorie scientifique est liée à son contexte expérimental dont nous avons vu qu’il n’était que local et non universel. Chaque théorie scientifique est liée à la capacité de conceptualisation de ses auteurs, conceptualisation intimement liée à leur culture, à leur capacité c'est-à-dire à leurs connaissances sociales passées. Chaque théorie scientifique est un message devant être compris par d’autres et susceptible d’être validé par d’autres humains n’appartenant pas forcément à la communauté des auteurs. Aucune théorie scientifique ne peut acquérir le statut d’universalité car indéfectiblement  liée au cerveau humain et à ses capacités de conceptualisation, forcément limitées. Une théorie scientifique actuelle n’est qu’actuelle devant être crue  dans un contexte actuel

Pour les occidentaux, la croyance prend deux sens et brouille les esprits. En effet, croire peut être pris dans le sens sémantique original, d’admettre pour vrai, ce qui implique une démonstration ou bien dans le sens religieux chrétien d’avoir foi en Dieu qui n’implique aucune démonstration.

Pourtant une théorie produite par la science doit être crue pour faire son office et donc être croyable cette nouvelle théorie ne peut donc être que fortement liée à ce qui est déjà socialement cru que cela soit religieux ou non, ce qui rajoute à l’aspect local et passager de toutes théories scientifiques.

 Malheureusement un piège guette la science devant être crue par les hommes, c’est celui du dogmatisme et par conséquent de l’immobilisme conservatoire. Pour échapper à ce piège il n’y a qu’une voie : Le Doute. Le doute est le contraire sémantique de croyance. Si croire est admettre pour vrai le Doute est non pas d’admettre pour faux ce qui reviendrait à croire mais  est admettre pour incertain et en conséquence déclenche chez l’homme qui a horreur des incertitudes une recherche du vrai ou du faux afin de lever ce doute.

Le doute est le moteur de la Science,
(lire maintenant "La Foi, la Raison et le Doute").
Chaque théorie scientifique, construction humaine du moment est par force douteuse et requiert un complément de recherche pour lever ce doute. La science avance donc ainsi d’incertitudes en incertitudes, de supputations en supputations. Chaque découverte pose un problème nouveau.  La science est donc abonnée à l’incertitude (Voir Pensée Prigogine) et le scientifique par habitude intègre parfaitement cette « non connaissance ».

Pourtant, de tous temps les hommes angoissés par la « non connaissance » ont placé une force supérieure et transcendantale en lieu et place de chaque méconnaissance, pour beaucoup il s’agit de Dieu, Dieu placé comme un Joker faisant office de non savoir. Forcément la place du Dieu démiurge recule quand la science avance mais forcément il est toujours là pour calmer cette angoisse d’une nouvelle « non connaissance » en place de la précédente. Dieu a donc encore de beaux jours à vivre, d’autant plus qu’il semble apparaitre une limite infranchissable dans la connaissance de l’Univers : « Qu’y avait-il avant le fameux Big Bang ? ».

Il est fort probable que nul homme ne le saura jamais en terme de connaissances scientifiques et il est fort probable que les déistes trouvent là maints arguments pour leur théorie mais cela ne sera jamais de La Science

 En effet, la Science ne prétend nullement expliquer le monde, ne prétend offrir aucune conception du monde, ne prétend pas à l’universalité encore moins à la transcendance. La science est neutre et qualifiable de laïque dans le sens ou toutes idéologies, toutes religions, toutes conceptions du monde puissent la reconnaître et s’y référer.

Poser la question si notre existence a un sens ne peut donc être une question posée par La Science.     

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